ASTERIX ET OBELIX RESISTENT ENCORE ET TOUJOURS A L’ENVAHISSEUR…
MAIS PLUS A L’AIR DU TEMPS !

Noël approche, et avec lui le moment de préparer les cadeaux des petits et des grands. Alléché par les nombreuses communications vantant l’arrivée dans les librairies du nouvel opus des aventures d’Astérix et Obélix, j’en ai acheté récemment un exemplaire pour l’offrir à l’un de mes enfants. Ne résistant pas au plaisir de m’y plonger avant de l’emballer, je suis cependant tombé sur une bien mauvaise surprise : à deux ou trois reprises, des clins d’œil appuyés aux « deux papas » de l’héroïne, Adrénaline.

Je ne pense pas qu’on puisse vraiment parler ici de propagande : dans l’histoire, Adrénaline est en fait la fille de Vercingétorix, lequel l’a confiée à deux de ses généraux arvernes avant d’être capturé par César. Ce sont ces deux généraux qui s’occupent désormais de la jeune fille. Jusqu’ici, rien de choquant. Mais on sent que les auteurs de la BD ont voulu saisir cette occasion pour effleurer, parmi d’autres thèmes « actuels » abordés dans l’ouvrage (le souci des jeunes pour l’écologie, le féminisme), celui de l’homoparentalité, ce qui ne s’imposait absolument pas. D’où plusieurs échanges volontairement ambigus au fil de l’histoire, comme lorsque l’un des deux généraux embrasse Adrénaline avant de partir pour l’Angleterre – « Sois bien sage, Adrénaline, tes deux papas reviennent ! » – ou, plus loin, lorsqu’ils discutent de l’éducation ou du bonheur de « leur » enfant.

Sans doute faut-il y voir une simple tentative de « faire moderne » et de dépoussiérer un peu la série (qui à mon sens n’en avait nullement besoin).

Mais je ne peux m’empêcher de regretter qu’une série aussi grand public et familiale qu’Astérix & Obélix se croie obligée de se mettre au diapason du travail de sape régulier et obstiné réalisé par beaucoup de grands médias depuis quelques années pour faire passer l’homoparentalité pour parfaitement banale, avec sans doute à l’esprit la fameuse maxime de St Augustin : « A force de tout voir l’on finit par tout supporter…A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… A force de tout accepter l’on finit par tout approuver. »

Pour ma part, contrairement aux auteurs d’Astérix, je continue à résister encore et toujours à l’air du temps sur cette question qui me semble tout sauf banale, et cet album ne finira donc pas dans les mains de mes enfants.

A quelques semaines de Noël, il me semblait important de partager ce point de vue avec d’autres parents, afin que chacun puisse exercer son discernement en toute connaissance de cause dans le choix des cadeaux qu’il fera.

Un papa catholique