Lu pour vous
Le regard du Cardinal André VINGT-TROIS sur sciences et bioéthique
La Vie – 30/11/2010
Recherche sur l’embryon, levée de l’anonymat, mères porteuses… Alors que les députés commencent leurs consultations de la révision de la loi sur la bioéthique, rencontre avec le cardinal André Vingt-Trois, qui confie à La Vie ses désaccords avec le projet.
C’est reparti pour un tour. Cette semaine vont démarrer mercredi 1er décembre les travaux de la commission qui, à l’Assemblée nationale, va réfléchir sur les questions de bioéthique avant la révision des lois prévues fin janvier 2011 : recherche sur l’embryon, levée de l’anonymat du don de spermatozoïdes et d’ovocytes, mères porteuses… Au total, 70 députés de tous bords vont auditionner médecins et représentants des usagers avant de modifier, ou pas, le projet de loi présenté par le gouvernement.
Une commission de plus ? Pas tout à fait, car l’étape est importante dans le long processus démocratique qui court depuis deux ans. C’est en effet sur le texte issu de ces travaux que devront finalement se prononcer les parlementaires en séance. « Nous pouvons apporter des modifications sensibles au projet du gouvernement », prévient le député UMP Hervé Mariton, vice-président de la commission. Très présents dans la réflexion depuis les états généraux de la bioéthique, en 2009, les évêques préparent de leur côté la sortie d’un nouvel ouvrage pour exposer leur analyse du projet de loi.
Dans son discours de clôture de l’Assemblée des évêques à Lourdes, le 9 novembre, le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence épiscopale, a durci le ton. Il a dénoncé « l’obscurantisme » et « l’opinion versatile qui se justifie de ses changements en inventant différentes catégories d’éthique, comme si la responsabilité dans le respect de la dignité humaine était à géométrie variable selon que l’on est scientifique ou que l’on est politique ».
Une fermeté qui faisait directement écho aux propos du député Jean Leonetti dans un entretien paru le 7 novembre dans le Journal du dimanche. Le monsieur bioéthique de l’UMP s’y était prononcé en faveur d’une autorisation urgente de la recherche sur l’embryon et y plaidait pour « en finir avec l’obscurantisme ». Il avait ensuite démenti ses propos sur lavie.fr, expliquant qu’il s’était « mal fait comprendre ». Le cardinal Vingt-Trois s’explique à son tour, et précise ses désaccords avec le projet de loi du gouvernement.